Péripéties
10 - Monsieur Tsuda fait venir sa femme et les conséquences
11 - Les faiblesses de monsieur Tsuda
12 - Comment Tsuda et moi nous retirons à la campagne
13 - Tsuda reprend ses activités rue d'Avron

10 - Monsieur Tsuda fait venir sa femme et les conséquences

Au bout de quelques années, j'étais bien engagé dans le Katsugen, et parfaitement capable de le faire seul chez moi, ou n'importe quel autre endroit tranquille.

J'avais un corps très vivant, et un grand plaisir à simplement être, respirer, bouger.

Heureusement pour moi que j'avais trouvé mon indépendance, car, comme les affaires du Katsugen Kai marchaient bien, Tsuda avait fait venir auprès de lui sa femme.

Ce fut une catastrophe pour l'association : Elle se fâcha avec la secrétaire, et avec le mari de la secrétaire, qui avait tout financé au départ, et qui menaça Tsuda de le dénoncer comme résident étranger en situation irrégulière.

Tsuda ne pouvait continuer dans cette ambiance, et il dit "j'arrête tout", le temps de régulariser ses papiers, et d'organiser une nouvelle association.

11 - Les faiblesses de monsieur Tsuda

Tsuda donnait l'impression d'être très fort et très puissant, mais il avait deux points faibles : les femmes, et l'administration.

Avant l'arrivée de sa femme, c'était la secrétaire du Katsugen Kaï qui organisait tout, à sa façon. Il ne s'occupait de rien.

Il se contentait de venir à ses séances et d'officier.

Madame Tsuda arrivée, c'est elle qui a pris les rênes. Rien de ce qui avait été fait jusque là ne lui convenait, d'où cette dispute avec la secrétaire. Et Tsuda s'est alors rangé derrière sa femme.

Il tenait les femmes en très haute estime. Il les considérait comme bien supérieures à l'homme, par la sensibilité, la présence au corps, la continuité et l'assiduité discrète dans les désirs et objectifs, le Ki.

Et l'administration, toute sorte d'administration, semblait lui procurer une terreur irraisonnée, comme si les fonctionnaires n'étaient plus des êtres humains, mais des sortes de machines impersonnelles et insensibles.

Il suffisait donc de le menacer des foudres de l'administration en charge des étrangers pour provoquer chez lui de grandes craintes.

12 - Comment Tsuda et moi nous retirons à la campagne

Monsieur Tsuda arrêta donc toute activité et se réfugia durant un an chez Marianne Dubois à Viarmes.

Pour ma part j'avais à cette époque trouvé refuge dans une petite maison faisant partie d'un groupe d'habitations construites à l'époque de leurs propres mains par des russes blancs réfugiés, dans des matériaux et des styles divers, dans un bois, entre Bures sur Yvette et Les Ulysses, dans la vallée de Chevreuse.

Cela représentait 3/4 d'heure de train et 1/2 heure de marche à travers bois, plus le métro à Paris. Heureusement, je travaillais à temps partiel et choisi par moi. Je pouvais éviter les heures de pointe, et j'avais de grands espaces de temps libre.

Je vivais mon rêve d'être à la campagne dans la nature. J'étais seul et pour la première fois de ma vie heureux de l'être.

Je passais de longs moments à faire le Katsugen en regardant les grands arbres se balancer, eux aussi, sous le vent. J'en avais à cette époque un fort besoin. Il m'est arrivé de le faire pendant des journées entières.

J'avais un jardin et je voulais y faire quelques cultures. Mais dès que je prenais un outil, le Katsugen se déclenchait. Je n'ai jamais à cette époque été capable de jardiner sérieusement. Cela a été une période très heureuse de ma vie.

13 - Tsuda reprend ses activités rue d'Avron

Au bout d'un an, j'appris que Tsuda avait repris ses activités à une nouvelle adresse, rue d'Avron dans le 12e, avec une nouvelle association, l'Ecole de la Respiration. Je les rejoignis. C'était en cours d'organisation, les comptes étaient orphelins. Je devins leur comptable.

Il y eut vite là aussi beaucoup de monde, et le local devint exigu. Notamment l'hiver, avec le chauffage d'appoint par gaz butane, on étouffait par manque d'oxygène.

J'approfondis ma pratique. Tsuda ne venait plus aux séances du soir, seulement aux stages. Le remplaçait l'ancien qui le voulait, on ne savait pas d'avance qui ce serait.

Cela me posait problème, car je percevais très différemment la séance selon la personne qui l'animait. Evidemment, je préférais quand c'était moi, je pouvais la mener à mon rythme.

Je m'aperçus, à l'époque que, quand j'étais installé les yeux fermés à attendre que la séance commence, j'arrivais à percevoir l'énergie personnelle de quelques uns qui entraient en silence.

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